lundi 2 avril 2012

Le pluriel des noms

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PRESENTATION

nom (grammaire), classe de termes qui réfèrent à un être (homme ; Paul) ou à une chose (chaise ; table) ou à une notion abstraite (gaité ; courage ; peur). On distinguera les noms propres, qui dénomment des entités individuelles — personnes, lieux ou événements (Marie ; le Rhin ; la Révolution) — des noms communs, qui réfèrent aussi bien à l'ensemble d'une classe qu'à un de ses membres. Par exemple, arbre ou boulanger désignent aussi bien la classe des arbres ou des boulangers qu'un arbre ou un boulanger particulier.

2. LES NOMS PROPRES

Les noms propres prennent une majuscule. Certains noms propres se construisent sans déterminant (Paris ; Paul) et jouent syntaxiquement le rôle d'un groupe nominal, dont ils peuvent prendre la plupart des fonctions : sujet (Paul est venu), complément d'objet direct (Il a rencontré Paul), complément d'objet indirect (J'ai pu parler à Paul), complément de nom (Je ne connais pas la sœur de Paul), etc. Certains noms propres se construisent avec un déterminant (l'Everest ; le Japon ; la Russie). L'ajout d'un déterminant devant un nom propre qui d'ordinaire n'en admet pas a pour effet d'en faire un nom commun (Il est le Shakespeare des temps modernes). Le genre des noms de personne correspond au sexe de la personne (Marie est grande). Pour les noms de lieux non pourvus d'un déterminant, comme c'est le cas pour les noms de ville, l'usage reste incertain (faut-il dire : Nevers est ancien ou Nevers est ancienne ?) et on a la possibilité de résoudre les difficultés d'accord en utilisant un tour du type : la ville de ...(La ville de Nevers est ancienne).

3. LES NOMS COMMUNS

À l'intérieur de la classe des noms communs, ou substantifs, on distingue ordinairement entre noms abstraits (liberté ; beauté) et noms concrets (montagne ; coquillage), entre noms animés, c'est-à-dire désignant des êtres vivants, qu'il s'agisse d'êtres humains ou d'animaux (enfant ; vache) et inanimés, c'est-à-dire référant à des choses (coquillage ; savon).

Par ailleurs, on procède aussi à une distinction entre noms comptables, c'est-à-dire référant à des choses qu'il est possible de dénombrer (une chaise ; deux chaises ; quelques chaises) et noms non comptables, c'est-à-dire désignant des choses qu'il n'est pas possible de dénombrer (de l'eau ; du fer ; du marbre). Néanmoins, la langue prévoit que les mêmes substantifs puissent être employés dans certains contextes comme des noms non comptables (du marbre ; de l'eau) et dans d'autres comme des noms comptables (un marbre de Rodin ; une eau minérale). De la même façon, des noms abstraits et non comptables (la beauté ; la liberté) peuvent selon les contextes être employés comme des noms concrets et comptables (C'est une beauté. Ils ont su prendre la défense d'un certain nombre de libertés.).

1. Le genre des noms

Le genre des noms communs n'a pas systématiquement de rapport avec le sexe des êtres animés auxquels ils réfèrent, puisqu'ils désignent aussi bien des choses que des êtres animés. En l'absence d'un genre spécifique pour les choses, les substantifs se répartissent de manière arbitraire sur le genre masculin et le genre féminin (la lune ; une craie ; le soleil ; un stylo). Le genre est une caractéristique que les noms possèdent en propre et les autres constituants du groupe nominal, les déterminants et les adjectifs, héritent par accord de cette propriété (la pleine lune ; un soleil brûlant).

Pour les noms animés, la distinction entre les genres correspond à la distinction entre les sexes (instituteur ; institutrice). Un petit nombre de noms dont le référent est généralement masculin ont un genre grammatical féminin (sentinelle), et, inversement, un petit nombre de noms dont le référent est habituellement féminin ont le masculin pour genre grammatical (mannequin). Certains noms masculins peuvent désigner aussi bien des hommes que des femmes (témoin ; écrivain ; guide ; ingénieur ; juge ; magistrat ; médecin ; peintre ; professeur ; auteur ; otage) cependant qu'une série de noms féminins peuvent référer à des personnes des deux sexes (victime ; personne) ou encore à des animaux mâles ou femelles (souris ; grenouille ; antilope ; girafe).

Enfin, seule la variation en genre du déterminant de certains noms animés en -e indique si on a affaire à une occurrence du masculin ou du féminin (adulte ; acrobate ; adversaire ; artiste ; athlète ; journaliste).

Le féminin des noms référant à des êtres animés peut être formé par l'ajout d'un -e à la forme du masculin. Cet ajout peut entraîner les modifications suivantes :

— le passage d'un -e sans accent à un -e accentué (boucher > bouchère ; boulanger > boulangère) ;

— le redoublement de la consonne finale accompagné, à l'oral, d'une sonorisation de cette consonne (chat > chatte) ou d'une transformation de la prononciation de la voyelle finale, qui perd son timbre nasal (paysan > paysanne ; lion > lionne) ;

— un changement de la consonne finale (veuf > veuve).

On peut également former le féminin par addition d'un suffixe à la forme du masculin (tigre > tigresse), ou par variation en genre d'un suffixe déjà identifiable dans la forme masculine (coiffeur > coiffeuse ; directeur > directrice ; supérieur > supérieure).

Enfin, le masculin et le féminin de certains noms animés peuvent être formés sur la même base avec des terminaisons très différentes (neveu > nièce ; roi > reine ; dieu > déesse ; héros > héroïne), ou correspondre à des noms différents (cheval > jument ; homme > femme ; taureau > vache ; veau > génisse).

2. Le pluriel des noms

Le pluriel des noms se forme par l'addition d'un -s, sauf dans le cas des mots qui se terminent déjà par -s, -x, ou -z au singulier (tas ; croix ; nez).

Les noms en -au, -eau et -eu ont un pluriel en -x (tuyaux ; seaux ; neveux). Les noms en -ou ont un pluriel régulier en -s (trou > trous) à l'exception d'une série de sept noms pour lesquels la marque du pluriel est -x (bijoux ; cailloux ; choux ; genoux ; hiboux ; joujoux et poux).

Les mots en -al et en -ail forment leur pluriel en -aux (journal > journaux ; travail > travaux), à l'exception de bal ; carnaval ; festival ; régal ; chacal ; cérémonial, etc. qui forment leur pluriel selon la règle générale en -als, et de détail ; éventail, etc. dont le pluriel en -ails est également régulier.

Enfin, il existe un certain nombre de formes très irrégulières, dont l'origine est explicable par des considérations historiques : œil > ;yeux ; ciel > cieux ; aïeul > aïeux. Pour œuf > œufs et bœuf > bœufs, le pluriel n'est régulier qu'à l'écrit, dans la mesure où œufs et bœufs se prononcent [ø] et [bø].

La formation du pluriel des noms composés obéit à des règles particulières. En principe, seuls les composants d'origine nominale ou adjectivale sont variables (chou-fleur > choux-fleurs ; homme-grenouille > hommes-grenouilles ; oiseau-mouche > oiseaux-mouches). Néanmoins, si le second nom est introduit par une préposition ou a la valeur d'un complément prépositionnel, il reste invariable (chef d'orchestre > chefs d'orchestre ; timbres-poste.

Les composants d'origine adverbiale, verbale (ou prépositionnelle, comme c'est le cas de pour dans laissé-pour-compte) restent invariables (arrière-pensée > arrière-pensées ; passe-partout > passe-partout ; porte-savon > porte-savons ; ouvre-boîte > ouvre-boîtes

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